- Pourquoi la Vierge pleure-t-Elle?
- Les Témoignages de Julia au cours de la veillée de prières du premier samedi
- Obéissance de Julia |
31. Ma mère a rencontré un tigre (PDF) Un jour, ma mère est rentrée d'un voyage de colportage. Dès qu'elle m'a aperçue, elle s'est jetée sur moi, m'a serrée dans ses bras et a pleuré. J'ai trouvé cela étrange, car normalement elle ne pleurait pas devant moi. Ce soir-là, alors que mes tantes maternelles et d'autres femmes du côté maternel de ma famille se réunissaient, toutes ont demandé à ma mère : « Ma chérie, il t'est arrivé quelque chose ? ». Lorsque ma mère a raconté toute l'histoire, tout le monde a été surpris. Je suis restée bouche bée quand j'ai réalisé que j'aurais pu ne jamais revoir ma mère, mais à quel point j'étais reconnaissante qu'elle soit revenue en vie ! L'histoire est la suivante : Après que ma mère ait terminé son colportage dans le village de Maeppaengi, elle a marché seule environ 4 km vers la prochaine destination, le village de Junjeokgul. Elle a marché malgré l'heure tardive de la nuit afin de pouvoir terminer son voyage un jour plus tôt. La route menait à une montagne très accidentée et profonde, et à mi-chemin, elle a entendu quelque chose se briser au-dessus d'elle sur la montagne. Déjà remplie de peur, elle était si effrayée qu'elle s'est effondrée sur place. Elle se sentait suffoquer, haletant d'horreur. Elle se ressaisit après un moment, puis réussit à peine à se lever sur ses jambes tremblantes, mais elle finit par s'effondrer à nouveau. C'était parce qu'un tigre s'approchait lentement d'elle. Ma mère a pensé : « Mon Dieu, je vais mourir. Je peux mourrir, mais qu'en est-il des tombes de mes ancêtres et de ma petite Hong-seon ? » Elle s'est assise et a fermé les yeux. Elle a attendu un long moment, mais c'était calme. Quand elle a ouvert les yeux, le tigre l'observait tranquillement, assis et hochant la tête de haut en bas. Elle se dit : « Est-ce qu'il me dit de partir ? » Elle rassembla toutes les forces de ses jambes tremblantes et se leva. Puis le tigre a de nouveau hoché la tête. Couverte de sueurs froides, ma mère s'est effondrée dès qu'elle est arrivée à la maison de son parent Jangjagool dans le village de Junjeokgul. Quand elle s'est réveillée, les gens lui ont demandé : « Pourquoi étais-tu effrayée à en mourir ? ». Elle leur a raconté toute l'histoire, mais ils ont dit : « Comment se fait-il qu'il y ait un tigre dans les montagnes ces jours-ci ? ». Alors le grand-père de la maison a dit : « Oh, j'ai entendu dire qu'un tigre se montre parfois par ici », et tout le monde a été surpris. La femme de Jang Ja-gool a dit : « Même s'il y a un tigre, j'ai entendu dire qu'il se déplace à l'abri des regards. Il a dû sortir pour te protéger, toi qui as une grande piété filiale ! Ou alors c'est votre beau-père qui est apparu sous la forme d'un tigre. » Depuis lors, il y a eu des controverses à ce sujet, car personne d'autre n'a jamais vu le tigre de ses propres yeux. Ma mère m'a dit que chaque fois qu'elle pensait à cet incident, ses cheveux se hérissaient sur sa tête. Quand j'écoutais cette histoire dans mon enfance, je pensais : « Grand-père a protégé ma mère ». Mais maintenant que j'y pense, c'est Notre Seigneur qui a sauvé ma mère afin de m'utiliser comme son instrument. Le fait que le tigre ait hoché la tête deux fois était un signe pour qu’elle poursuive son chemin. Bien que ce soit une histoire possible uniquement dans les contes de fées, que ne peut faire Notre Seigneur s'il le veut ? Note : À cette époque, la mère de la petite âme rentrait habituellement à la maison au bout de trois jours après son voyage de colportage, mais si elle ne pouvait pas vendre toutes ses marchandises, elle rentrait au bout de quatre jours après avoir tout vendu. Pendant son absence, sa petite fille (Julia) restait seule dans la maison de son deuxième frère aîné (maison de la famille maternelle) et devait faire toutes sortes de travaux pénibles pour eux. Sa fille n'a jamais dit un mot de sa situation, mais sa mère, qui avait un esprit plus vif que les autres, savait ce qui se passait. Elle a pleuré toute seule en touchant les mains fendues et saignantes de sa fille, qui s'est endormie en pleurant jusqu'à ce que son oreiller soit trempé de larmes. C'est pourquoi la mère de la petite âme s’est forcée à rentrer chez elle après avoir colporté le plus vite possible. Ce jour-là aussi, alors qu'elle marchait seule sur un sombre chemin de montagne, la nuit, elle rencontra un tigre et fut terrifiée jusqu'à en perdre la raison. Mais ce tigre était envoyé par le Seigneur pour protéger sa mère. Marcher seul sur le chemin de montagne accidenté était extrêmement dangereux, même pour un homme musclé, car dans les profondeurs de la montagne vivent de nombreux animaux sauvages dangereux : tigres, ours, loups, sangliers, etc. Depuis ce jour, sa mère n'a plus jamais marché sur un chemin de montagne la nuit. Car elle savait bien que si quelque chose lui arrivait, il n'y avait personne pour protéger les tombes de ses ancêtres ainsi que sa petite fille pitoyable.
32. Évanouissement pendant le filtrage du vin de riz fait maison, le Makgeolli. (PDF) Le jour du rite des ancêtres de mon oncle maternel le plus âgé, lorsque j'avais sept ans, tout le monde était alors extrêmement pauvre et dans la misère. Ainsi, les jours de rites des ancêtres ou les anniversaires des personnes âgées n'avaient lieu qu'une fois de temps en temps et les gens ne pouvaient manger qu'un petit morceau de gâteau de riz par jour. Les enfants attendaient ce jour de rituel pour pouvoir obtenir au moins un petit morceau du gâteau de riz. Cependant, j'étais tellement occupée, les mes mains pleines de corvées, que je n'ai même pas eu le temps d'y penser. Comme d'habitude, en ce jour de rituel, je nourrissais un poulain en portant le bébé sur mon dos. Il se trouve que des adultes de la famille de mon oncle aîné m'ont appelé et j'ai pensé : « Oh, vont-ils me donner au moins un petit morceau de gâteau de riz ? ». Quand je suis allée les voir, ils m'ont dit de poser le bébé et d'aller ensuite filtrer le riz glutineux fermenté avec de l'eau pour faire du vin de riz, le makgeolli. Malgré moi, je leur ai dit : « Pardon ? Moi ? » Ils ont répondu : « Tu dois aussi savoir comment faire ce genre de travail. » Alors j'ai dit : « Oui ! » et j'ai fait ce qu'on m'a dit. Le Makgeolli est un vin de riz que l'on obtient après avoir fait cuire à la vapeur le riz glutineux, puis l'avoir étalé pour qu'il refroidisse immédiatement. Il faut ensuite le mélanger avec de la levure, et ajouter de l'eau en petite quantité avant de les mixer. Ensuite, il est enveloppé dans une couverture et placé dans une partie chaude de la pièce pour fermenter. Une fois la fermentation terminée, on le met dans un tamis placé au-dessus d'une grande jarre en terre. Après quoi ces grains de riz et la levure sont pressés à la main, puis filtrés avec de l'eau qui est versée dedans. Cependant, comme je n'étais encore qu'une jeune enfant, j'étais trop petite pour effectuer ce travail. Je devais donc empiler quelque chose sous mes pieds pour pouvoir grimper, mais j'étais toujours trop petite et pas suffisamment élevée pour atteindre le sommet de la jarre en terre pour faire ces travaux. J'ai finalement dû monter sur le buttumak, c'est-à-dire sur le plan de travail, et poser le tamis sur la jarre en terre afin de pouvoir commencer à filtrer l'alcool de riz. Bien que je me sois sentie ivre au point de m'évanouir à cause de la très forte odeur de vin de riz fermenté, il ne m'est pas venu à l'esprit de me demander : « Pourquoi dois-je faire ce genre de travail alors que je ne suis qu'une enfant ? ». Je l'ai fait avec l'aide de Semchigo comme si j'étais aimée. Mais malgré tout, je n'ai pas pu éviter l'odeur très forte de l'alcool qui me rendait malade au point de m'étouffer. Ainsi, j'ai essayé de retenir ma respiration aussi longtemps que possible et j'ai dû me tourner le dans le dos pour respirer de temps en temps, et j'ai continué à accomplir ce travail pénible. Malgré cela, j'ai été tellement affecté par l'ivresse due à la forte odeur d'alcool que j'ai finalement succombé et suis tombée la tête la première vers le sol depuis la hauteur du comptoir. Ces adultes qui m'ont ordonné de faire ce travail ont été d'une indifférence sans cœur lorsqu'ils m'ont vu tomber si dangereusement et n'ont même pas fait le moindre geste pour m'aider. Ils ont simplement considéré que je jouais la comédie pour éviter ce travail. Ils sont juste venus me donner des coups de pied et des coups de poing pour me forcer à poursuivre le travail immédiatement. Peu de temps après, j'ai repris conscience, je me suis levée et j'ai continué à terminer le travail. À cette époque, j'étais très appréciée des adultes car j'accomplissais de nombreuses tâches sans qu'on me le dise. Cependant, je n'ai même pas fait allusion à ma mère à toutes les tâches fastidieuses que je devais accomplir, car si elle en avait eu connaissance, elle aurait eu le cœur brisé. Il ne m'est jamais venu à l'esprit de me demander pourquoi je devais faire ce genre de travail pénible, même lorsque j'étais enfant. Ce n'est qu'après avoir appris à connaître Dieu que j'ai réalisé que tout cela faisait partie de ma vie telle que Dieu l'avait préparée.
33. Entrée à l'école primaire (PDF) À l'âge de huit ans, je suis entrée à l'école primaire avec mon cousin qui avait le même âge que moi. Cependant, alors qu'il étudiait à la maison, je devais travailler, et je ne pouvais même pas rêver de faire mes devoirs, et encore moins d'étudier davantage. Quand ma mère partait faire du colportage, je devais travailler sans relâche, sans repos, au point que le dos de mes mains se fissurait et saignait. Mais je l'ai accepté en pratiquant le Semchigo comme si on m'aimait. Dès que je me réveillais le matin, je faisais cuire le riz et je faisais aussi la vaisselle. Je finissais toujours par m'occuper de tout avant d'aller à l'école. Je devais faire de nombreux travaux, même après l'école. Une de mes tâches consistait à tordre des morceaux de paille pour en faire des cordes nécessaires à la fabrication des sacs de riz en paille que les adultes avaient l'habitude de tisser. Même si mes cousins et moi faisions le travail ensemble, je faisais la plupart du travail pour eux. Le cousin de mon âge et sa grande sœur tordaient des morceaux de paille en cordes en rentrant de l'école, mais ils étaient si lents que les cordes qu'ils faisaient touchaient à peine le sol, bien qu'ils l'aient fait pendant longtemps. Mais je tordais la paille rapidement, de sorte que le mouvement de mes mains ne pouvait pas être vu par les autres. Quand les cordes se sont amoncelées, je les ai attachées en paquets et les ai jetées de l'autre côté. En un rien de temps, ça devenait un tas. Le travail était dur, mais j'étais toujours heureuse de pouvoir aider mes cousins à faire leur part. Ils se reposaient après avoir travaillé un peu, mais moi je devais continuer à travailler même après avoir fait beaucoup de cordes ; je faisais cuire le riz, je lavais la vaisselle et je m'occupais même du bébé. J'avais toujours extrêmement faim parce que je ne pouvais pas manger beaucoup par rapport à tout le travail qu'on me donnait. J'aurais pu cuire plus de riz si j'avais pu prendre du riz d'orge comme je le voulais, mais je manquais toujours de riz parce que je ne cuisinais que la quantité que la femme de mon oncle me donnait. De plus, même le riz que l'on me donnait était mangé par mes cousins. Parfois, je devais travailler tard dans la nuit, mais il ne m'est jamais venu à l'esprit de me demander : « Pourquoi suis-je la seule à devoir travailler jusqu'à cette heure-ci ? ». Je pouvais travailler joyeusement car je le faisais à l'aide du Semchigo comme si j'étais aimée.
34. Nuits sans sommeil à cause de la faim (PDF) Dans la maison de ma famille maternelle, la grande famille dormait ensemble, couverte par une seule couette. Je devais donc dormir recroquevillée sous leurs pieds. En hiver, je devais frissonner de froid sous leurs pieds lorsqu'ils tiraient la couette vers eux. Lorsque je tentais de glisser un peu mes pieds sous la couette, je recevais de mon jeune cousin des coups de pied impitoyables sur les pieds ou dans le ventre. J'ai essuyé mes larmes en silence, pour ne pas faire entendre mes reniflements. Je passais des nuits entières repliée en boule en pensant : « Oh, mon père, où es-tu donc allé ? ». Mais je n'ai jamais détesté mon cousin, même une seule fois, parce que je me disais : « Ça doit être ma destinée. » Un soir, mes tantes maternelles sont venues. On m'a dit de faire cuire des patates douces à la vapeur, alors je leur ai apporté des patates douces à la vapeur avec du kimchi à l'eau de radis. Tout le monde m'a complimenté pour avoir fait un bon travail en préparant la nourriture et m'en a donné à manger. J'avais tellement faim, mais j'étais trop timide pour la prendre, et une autre tante m'en a offert à nouveau, mais je n'ai pas pu non plus la recevoir. J'ai attendu en me disant : « Si on me les propose à nouveau, j'aurai le courage de la prendre et de remplir mon estomac affamé », mais personne ne m'en a proposé. J'aurais pu oublier la douleur de la faim si j'étais sortie sans les voir manger, mais je ne pouvais pas sortir puisque je devais servir à table. J'aurais pu oublier les douleurs de la faim si j'étais sortie sans les voir manger, mais je ne pouvais pas sortir puisque je devais servir à table. Mais je les ai servis à l'aide de Semchigo, comme si je mangeais des radis avec plaisir. Dans des moments comme celui-ci, ma mère me manquait tellement. Mais j'ai pu les supporter, puisque j'ai tout offert grâce au Semchigo comme si elle était à mes côtés. Les tantes ne sont pas rentrées chez elles tout de suite, car elles étaient engagées dans une conversation animée tout en se régalant. Malgré ma grande faim, je me suis presque endormie, épuisée après avoir travaillé si dur toute la journée. Cependant, j'ai dû m'asseoir et attendre car il n'y avait pas de place pour dormir dans la chambre. C'était au-delà de mes capacités de pratiquer le Semchigo comme si je dormais. Lorsque j'ai essayé de dormir après le départ de tous les invités, cette fois-ci je n'ai pas pu m'endormir car j'avais faim. C'était aussi l'amour de Dieu pour former mon âme et mon corps.
35. Douleur accablante d'être accusée à tort en mangeant une aubergine. (PDF)
Un jour, ma tante (la femme de mon oncle) est venue nous chercher et nous a apporté un grand panier rempli d'aubergines. Elle nous a dit que nous pouvions en manger autant que nous le voulions car il en restait encore beaucoup à récolter. Comme c'était un temps de grande famine où il n'y avait rien à manger, les gens avaient l'habitude de manger des aubergines crues. J'ai dû recommencer à travailler ce jour-là, sans prendre de repas après l'école. Même si elle nous autorisait à manger les aubergines, on ne me les donnait pas directement dans la main. Alors, malgré ma faim, grâce au Semchigo comme si j’en avais mangé, je suis allée couper du fourrage, tordre de la paille en corde, puis me suis rendue à la cuisine pour faire cuire du riz. En voyant les aubergines empilées en tas dans le placard, j'ai eu envie de les manger car j'avais très faim. Après quelques hésitations, j'ai décidé d'en manger une, en me disant : « D'accord, elle nous a dit de la manger si nous le voulions. Donc, je peux en manger une, non ? » Même quand les adultes me donnaient directement quelque chose à manger, je le refusais pendant un certain temps ou bien je finissais par l'accepter. Il était donc inimaginable pour moi de manger de la nourriture sans que les autres me la donnent directement. Ainsi, la plupart des gens me disaient que j'étais un cheong-baek (淸白 : un individu honnête et innocent, sans avidité pour les choses matérielles). Bref, après une longue hésitation, j'ai pris une aubergine et j'ai réussi à la mordre en tremblant. À ce moment précis, ma cousine aînée (la fille de ma tante) est entrée. À l'idée d'être à nouveau battue, tout est devenu noir devant mes yeux. Quand elle m'avait giflé la joue gauche et l'oreille autrefois, en me disant de sortir de chez elle parce que je ne faisais pas son travail rapidement, cela m'avait fait tellement mal. Plus tard, j'ai été frappée au même endroit par son père, mon oncle, et mon tympan gauche s'est rompu, ce qui fait que je n'entends plus du tout de l'oreille gauche. En me rappelant ce souvenir, j'ai eu tellement peur que j'ai rapidement mis l'aubergine que je mangeais dans mes habits. Ma cousine aînée, qui avait remarqué ma présence, m'a fait tenir une aiguille de pin dans la bouche et m'a enfermée dans la remise en disant : « Si tu manges ou voles sans le dire, l'aiguille de pin va s'allonger. Alors, tu devras être battue à mort. » Comme ma tante avait dit : « Ceux qui veulent en manger, peuvent en manger », je ne pouvais que le manger. Mais j'ai cru ce que ma cousine aînée avait dit, que même si j’en mangeais sans le dire, l’aiguille de pin allait s’allonger. J'ai donc pensé que j'allais avoir de gros problèmes parce que je serais battue à mort si l'aiguille de pin s'allongeait. J'étais tellement effrayée et j'avais si peur d'être à nouveau battue à mort que je grignotais l'aiguille de pin, tremblant de peur pour qu'elle ne s'allonge pas. Puis, juste à ce moment-là, ma tante est entrée et m'a demandé si j'avais pris son argent. J'étais surprise, et je lui ai répondu « Non ». Toute l'histoire des incidents qui se sont produits ce jour-là est la suivante : Ma tante avait mis de l'argent dans son tiroir, puis l'argent a disparu. Ma cousine aînée (la fille de ma tante) avait volé 100 hwan (圜, unité monétaire coréenne de l'époque) avec son jeune frère Jeom-young qui avait mon âge, l'oncle Chang-seok qui était le fils de la sœur de ma grand-mère maternelle et le frère Seong-young qui était le fils de mon oncle aîné puis ils ont acheté des snacks et les ont mangés ensemble. Puis ils ont planifié ce stratagème, m'ont piégée pour me faire porter le chapeau. Ma tante a demandé à mes cousins : « Qui a pris l'argent ? » Ils ont répondu : « C'est Hong-seon (le nom coréen de la petite âme) qui l'a fait. » Mais elle ne m'a même pas soupçonnée car elle connaissait ma personnalité. « Hong-seon ne l'aurait jamais pris. Lequel d'entre vous a pris l'argent? » demanda-t-elle. Puis sa fille lui a répondu : « Dans ce cas, je vais faire en sorte que Hong-seon tienne l'aiguille de pin dans sa bouche. Tu la verras plus tard. Si elle a pris l'argent, elle grignotera l'aiguille de pin. » C'est ainsi que pendant qu'ils cherchaient un prétexte pour me rendre responsable, sa fille m'a trouvé en train de manger une aubergine. Pensant « Ça y est ! », ils se sont approchés de moi et m'ont incitée à grignoter l'aiguille de pin en disant : « Si tu manges sans le dire, l'aiguille de pin va s'allonger. » Puis, j'ai été prise dans leur piège. Cela m'est soudain apparu comme une évidence. Cet incident a laissé une profonde cicatrice dans mon cœur tendre, car je voulais vivre une vie innocente sans aucune disgrâce. Mes cousins m'ont enfermée dans la remise et ont dit à ma tante : « Tu vois ! Hong-seon grignote l'aiguille de pin. » Alors, elle est entrée dans la remise et m'a demandé, « Hong-seon, est-ce toi qui as pris l'argent ? » « Non, ce n'est pas moi », lui ai-je répondu. « Alors, pourquoi as-tu grignoté l'aiguille de pin ? » m’ a-t-elle demandé. J'ai répondu : « Bien que vous nous ayez dit de manger des aubergines, votre fille m'a dit que si j'en mangeais sans le dire, l'aiguille de pin allait s'allonger, et que je devrais alors être presque battue à mort. Alors, j'ai grignoté l'aiguille de pin par peur. » Ma tante leur a dit : « Vous êtes des garnements ! Même si c'est vous qui avez pris l'argent pour le dépenser, vous avez fait grignoter une aiguille de pin à Hong-seon qui est gentille pour avoir mangé une aubergine pour la rendre responsable ? » Elle les a réprimandés sans se laisser tromper par leurs mensonges parce qu'elle me croyait. En fin de compte, il s'est avéré que l'argent a été volé et dépensé par eux, mais cet incident a certainement été une douleur plus terrible que toute autre douleur que j'ai jamais subie. Je ne pouvais pas supporter le déshonneur, et j'avais tellement honte que je souhaitais même mourir. Je suis le genre de personne qui ne toucherait même pas aux affaires des autres. Mais en essayant de manger une aubergine qu'on nous avait dit de manger à volonté, j'ai dû être enfermée dans le hangar et maintenue dans l’attente, grignotant l'aiguille de pin pour qu'elle ne s'allonge pas parce que je ne voulais pas être battue presque à mort. Ce souvenir me serre le cœur encore aujourd'hui. Même maintenant, les larmes me remplissent les yeux quand j'y pense. Les enfants jettent des pierres aux grenouilles sans réfléchir, et s'amusent en riant et en parlant, mais pour les pauvres grenouilles, c'est une question de vie ou de mort. Je ressens peut-être ce que les grenouilles ressentaient. Cependant, ce n'est pas le seul incident. Ils me maltraitaient de diverses manières, se moquaient de moi et trouvaient à redire à tout ce que je faisais. Chaque fois que ma mère revenait de son voyage de colportage, elle me donnait 100 hwan pour acheter des snacks et d'autres choses dont j'avais besoin, puis elle repartait pour son colportage. Je ne voulais pas les dépenser car je savais que c'était de l'argent durement gagné par ma mère. Alors je ne dépensais même pas dix hwan et je gardais la somme restante dans mes vêtements. Mais eux, ils avaient l'habitude de voler tout cet argent et de l'utiliser pour eux-mêmes. J'ai tout simplement fait comme si je l'avais dépensé à l'aide du Semchigo, et je n'en ai jamais parlé à ma mère.
36. Mes vêtements souillés de matières fécales (PDF) Je n'avais pas de place pour mettre mes seuls vêtements propres, alors je les mettais dans un recoin entre les armoires de ma famille maternelle. Je les sortais et les portais chaque fois que j'allais à l'école. Un jour, alors que je m'apprêtais à changer mes vêtements pour aller à l'école, j'ai découvert qu'ils étaient maculés de matières fécales. La femme de mon oncle grondait souvent ses enfants en disant : « Vous êtes maladroits. Portez des vêtements aussi propres que Hong-seon ( prénom coréen de la petite âme). » Alors, ils étaient de mauvaise humeur et mettaient souvent des excréments ou de la saleté sur mes vêtements. Après l'école, je portais des vêtements de travail à la maison, car je devais travailler comme un âne. Mais mes cousins salissaient mes seuls vêtements d'école. Je n'avais donc pas d'autre choix que de porter mes vêtements de travail à l'école, même si cela me faisait honte, en recourant à la spiritualité de Semchigo comme si je portais de beaux vêtements. Quand je suis rentrée de l'école, la première chose que j'ai faite a été de laver mes vêtements. Comme ce genre de chose arrivait souvent, j'ai été très souvent dans l'embarras. Je n'en ai pas du tout parlé à ma mère ni à la femme de mon oncle, et je l'ai offert en recourant au Semchigo comme si j'étais bien habillée, pour éviter que mes cousins ne se fassent gronder si je disais quelque chose. Comme je n'en ai jamais parlé à personne, ma mère n'a pas non plus pensé à me donner des vêtements supplémentaires, cependant je pouvais me sentir bien en pratiquant le Semchigo comme si je les possédais déjà.
37. Traitement de mon oreille (PDF) Pendant les cours à l'école, j'ai été battue parce que je restais assise et que je n'entendais pas quand mon professeur m'appelait. Je pouvais aussi difficilement entendre et comprendre ce que disaient mes amis. J'ai également été frappée à la maison par les membres de ma famille maternelle parce que je ne pouvais ni entendre ni comprendre quand on m’a demandé de faire des commissions pour eux. Je me demandais alors : « Pourquoi ne suis-je pas capable de comprendre quoi que ce soit ? », en pensant que c'était étrange. Quand ma mère m'a appelée, je n'ai pas répondu, alors elle a été surprise et m'a appelée encore une fois. Elle a essayé de m'appeler plusieurs fois jusqu'à ce qu'elle se rende compte que je n'entendais plus du tout de mon oreille gauche qui était très douloureuse. J'entendais faiblement de l'oreille droite, alors ma mère a dit : « Tu as reçu une gifle sur l'oreille et la joue, n'est-ce pas ? ». Mais j'ai secoué la tête (ce qui signifie « non »), craignant que cela ne lui brise le cœur si elle savait à quel point mon oreille me faisait mal. Ma mère a acheté un colin et a soigné mon oreille gauche en faisant cuire le colin à la vapeur. Après avoir mis une marmite sur le feu, elle mettait le colin et l'eau dans la marmite. Lorsque la vapeur sortait, mon oreille était exposée à la vapeur et à la chaleur. Quand ma mère était là, je pouvais soigner mon oreille avec cette vapeur de colin. Mais quand elle sortait pour faire son colportage, je ne pouvais pas le faire moi-même et je devais continuer à travailler.
38. Mon oreille gauche, toujours aussi sourde (PDF) Comme je n'entendais pas du tout de l'oreille gauche et que je n'entendais que très peu de l'oreille droite, les gens pensaient que je faisais semblant de ne pas entendre tout en entendant, si bien qu'ils m'affligeaient beaucoup sans que je sache ce qui se passait. Quand j'ai découvert plus tard que je n'entendais pas bien, je me suis sentie navrée et j'ai pensé : « Comme mon professeur, ma famille maternelle et mes amis ne savaient pas que je n'entendais pas de l'oreille gauche, ils ont pu penser que je faisais semblant de ne pas les entendre alors que j'entendais ». En pensant à mon oncle qui me giflait continuellement la joue et l'oreille, ce qui a fait perdre l'ouïe à mon oreille, j'en suis venu à regretter encore plus mon père. Si j'avais un père, je pourrais vivre en étant aimé par lui... Et, dans tout ça, j'ai pratiqué le Semchigo comme si j'étais aimée, et donc j'ai travaillé avec plus de persévérance. Un jour, la femme de mon oncle a préparé une soupe avec un requin-pèlerin bagué qu'elle avait rapporté d'un rite ancestral de la maison de l'oncle aîné. Elle m'a donné deux morceaux de chair de requin, même s'ils étaient petits, à cause de tout le travail que j'ai fait avec compétence sans faire de pause ; par contre, elle n'a donné le bouillon qu'à ses enfants, mes cousins maternels, parce qu'ils ne travaillaient pas. J’ai été extrêmement touchée. Bien que je voulais les manger, j'ai donné chaque morceau de chair de requin précieux à mes deux cousins et j'ai mangé le bouillon en recourant au Semchigo comme si j'avais eu la chair de requin à la place. Mais j'étais très heureuse et satisfaite du fait que je pouvais donner ma part aux autres.
39. Le chagrin d’une solitaire (PDF) Un soir d'été, mes cousins aînés, leur jeune frère et un oncle de ma famille maternelle jouaient ensemble. Puis, ils m'ont soudainement appelée pour venir jouer avec eux. Comme j'ai toujours été quelqu'un de solitaire, j'étais très heureuse, ne serait-ce que parce qu'ils m'ont fait signe et que j'ai joué avec eux. Un peu plus tard, nous nous sommes rendus à un puits pour participer à un jeu où nous devions remplir une bouteille d'eau les yeux fermés. Il fallait le faire sans tenir la bouteille. La dernière personne à finir de remplir l'eau dans une bouteille devait être battue par les autres. Même si je devais perdre et être battue, j'étais déjà contente qu'ils m'aient acceptée pour jouer, donc j'étais profondément reconnaissante envers mon cousin qui a dit qu'il tiendrait ma bouteille pour qu'elle ne tombe pas pendant que j'y verserai de l'eau. Tout le monde a fini de remplir sa bouteille avec un seau d'eau, mais peu importe le nombre de seaux que je versais, ma bouteille n'était pas du tout remplie d'eau. J'ai donc été violemment frappée par tous les quatre. Combien de temps ai-je pleuré ? Je les ai entendus se moquer de moi en disant : « Hong-seon (le prénom coréen de la petite âme) ne saura jamais que nous avons bouché le goulot de sa bouteille, en disant que nous tiendrions sa bouteille au cas où elle tomberait. » J'ai dû pleurer très fort parce que je me sentais ridicule d'avoir eu confiance en eux comme une sotte. Ils m'ont trompée de cette façon, intentionnellement pour me frapper. Avec comme prétexte de tenir ma bouteille, ils ont bloqué son embouchure et m'ont fait verser de l'eau dedans les yeux fermés. Comment l'eau pouvait-elle alors pénétrer dans la bouteille ? J'étais une épine dans leur pied, car j'étais souvent félicitée par leur mère pour mon bon travail et ma propreté, et toujours bien vue par mon professeur. Comme j'étais misérable, moi qui étais naïvement heureuse quand ils m'ont demandé de jouer ensemble ! Les voyant satisfaits de m'avoir frappée, j'ai alors appelé mon père, en proie au chagrin des personnes solitaires. Mais mes cris de cœur brisé se sont dissipés dans l'air. C'était trop pour moi, une petite enfant, de vivre en étant confrontée à tout cela uniquement en pratiquant le Semchigo comme si j'étais avec mon père. La nostalgie envers mon père restée sans réponse a jeté une ombre plus profonde de tristesse sur mon sort.
40. L'amour reçu de mon oncle, lors du traditionnel Jae-Haeng de ma tante. (PDF) Pendant les vacances d'hiver de ma première année d'école primaire, il y avait une cérémonie traditionnelle de mariage pour ma tante (再從姨母, la fille de la sœur de ma grand-mère maternelle). Dans le passé, il existait une coutume exigeant qu'un couple de jeunes mariés retourne chez les parents de la mariée trois jours après le mariage et se repose pendant environ trois jours. La famille de la mariée préparait des plats de mariage appelés « ibaji » pour la famille du marié et les leur envoyait à la fin de leur séjour. Cette coutume est appelée « jae-haeng » (再行). Le grand et élégant fiancé de ma tante m'aimait particulièrement. Il voulait que je rejoigne leur « jae-haeng » . Je ne pouvais pas les accompagner car j'avais beaucoup de travail à faire pour le foyer de ma famille maternelle. Mais le fiancé de ma tante a obtenu la permission de la femme de mon oncle et de ma mère, et il a fini par m'emmener avec eux. Le lendemain, les parents du marié se sont relayés pour préparer beaucoup de nourriture pour les jeunes mariés, et j'ai ainsi pu manger puisque je leur ai rendu visite en même temps que le couple. Les aliments que je n'avais jamais vus auparavant étaient si délicieux, mais je n'en mangeais qu'un peu en pratiquant le Semchigo comme si je mangeais beaucoup, pour ne pas gêner ma tante. Nous sommes allés manger dans les maisons de différents parents pendant cinq jours. Dans une maison, ma tante, la nouvelle mariée, a laissé du riz bouilli dans son bol, qui avait l'air sale, alors j'ai dit, « Je suis désolée. Je peux avoir ce riz ? » Les adultes ont répondu : « Est-ce que le riz a l'air bon ? Bien sûr, tu peux. Sers-toi. » J'ai couvert la partie sale de son bol de ma propre main ranger le désordre en faisant semblant de manger le riz. Les adultes qui l'ont remarqué ont alors dit : « Oh mon Dieu ! Quelle gentille fille tu es ! » « Quelle perle rare que cette jeune fille. » « Que fera-t-elle quand elle sera grande ? » « J'espère qu'elle sera ma belle-fille quand elle sera grande. » Les adultes m'ont félicitée en chœur. J'ai essayé d'empêcher ma tante de trouver à redire, mais cela l'a plutôt mise dans l'embarras. Je rougissais et ne savais pas quoi faire. J'ai juste répété plusieurs fois, « Je suis désolée. Je suis désolée. » Le marié, qui m'avait déjà manifesté sa bienveillance, s'est mis à me chérir davantage et a continué à jouer avec moi. Quand il me racontait une vieille histoire amusante, il terminait toutes les phrases par « hajiram zzang ». C'était tellement amusant. Il a même toujours dit que je devais dormir entre sa femme et lui, même si c'était le début de leur mariage. Pour la première fois de ma vie, j'ai reçu l'amour paternel pendant ces cinq jours heureux. Par contre, la mariée, ma tante, a dû se sentir extrêmement déçue ! En recevant de l'attention, de l'amour et de la considération pour la première fois, j'étais tellement heureuse car dans la maison maternelle de ma mère, je n'avais pas assez de vêtements, j'avais toujours faim, j'étais maltraitée et battue alors que je travaillais comme un âne. J'ai prié jusqu'à présent pour la santé et le bonheur de mon oncle qui souffrait gravement d'asthme.
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